Il y a eu ces dernières années une augmentation du nombre d’amateurs de musique en France.
Citons notamment les statistiques suivantes (2001) publiées dans le journal Le Monde:
• La moitié des français de plus de quinze ans ont pratiqué une discipline artistique (musique ou autre) pendant leurs loisirs, à un moment ou un autre de leur vie.
Les amateurs en activité, ceux qui pratiquent actuellement un art, forment près du quart de la population adulte. La musique arrive en tête : actuellement, 12 % des français de plus de quinze ans chantent ou jouent de la musique.
• Parmi ces amateurs, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. L'avantage est net chez les jeunes filles (les 15-24 ans) et chez les femmes âgées de plus de quarante-cinq ans.
• Le nombre de pianistes, guitaristes et choristes ne cesse de croître.
• Selon Olivier Donnat, auteur d'une enquête
sur les amateurs pour le compte du Ministère de
• Le nombre d’écoles de musique qui dépendent de l'Etat a été multiplié par trois depuis 1973. Le développement des stages et ateliers indépendants ou l'éclosion dans les cafés de scènes ouvertes proposées aux amateurs de divers styles sont tout aussi frappants, même si leur nature informelle les rend difficiles à comptabiliser.
Ces ordres de
grandeur montrent que les français sont de plus en plus portés sur les
activités culturelles en général et la pratique musicale en particulier. Par
ailleurs, la politique de soutien aux pratiques amateurs impulsée par le
Ministère de
Aux Etats-Unis, les tendances observées se rapprochent du constat français.
D’après Speer, il y avait déjà en 1994 62 millions de musiciens, dont 52% de femmes. Cela représentait près d’un quart de la population. 85% d’entre eux ont commencé entre 5 et 14 ans.
Depuis les chiffres ont considérablement grimpé. En 2000, d’après les résultats de l’enquête de l’organisation Gallup sur la pratique de la musique aux USA, il y avait au moins un musicien dans 50% des foyers et au moins deux dans 40% des foyers.
Les trois instruments les plus populaires sont dans l’ordre le piano, la guitare et la batterie, joués par respectivement 34%, 22% et 6% des musiciens.
La conséquence de cet engouement est que le chiffre d’affaires de l’industrie de l’instrument de musique est passé de 5 milliards de dollars en 1995 à 10 milliards de dollars en 2001. Mais la véritable explosion n’est pas attendue avant 10 ou 20 ans, lorsque le niveau de vie moyen des chinois et des indiens atteindra un seuil leur permettant de s’offrir les instruments sur lesquels jouent européens et américains.
Les raisons du boom de la pratique de la musique aux Etats-Unis avant 2000 s’expliquent par une conjoncture économique favorable, l’essor de l’informatique et l’éveil musical en classe pour les jeunes enfants. Depuis 2000, il faut tenir compte d’une délocalisation massive de certaines productions vers les pays d’Asie, où la main d’œuvre est bon marché. Les grandes firmes ont toujours sous-traité la fabrication de certains éléments dans ces pays, mais il semble qu’aujourd’hui ils disposent de personnels qualifiés et maîtrisant les différents savoirs–faire. Cela permet de ne plus se limiter aux seules productions bas de gamme.
Il est important de noter également le rôle vital des écoles de musique pour le marché du matériel de musique : 42% des musiciens ont commencé en prenant des cours privés. Mais pour ceux qui débutent aujourd’hui, l’apprentissage se fait à l’école pour 63% d’entre eux, contre 27% qui prennent des cours privés. Le lien direct entre éducation et pratique d’un instrument de musique est à présent évident.
La répartition des musiciens en fonction de leurs années d‘expérience est en forme de pyramide : il y a une majorité de débutants n’ayant que quelques années de pratique. Beaucoup d’entre eux se découragent avant d’avoir atteint un bon niveau. C’est une donnée essentielle pour les fabricants d’instruments qui font souvent des débutants leur cible prioritaire.